Le Mas des Pies

Couverture du livre Le Mas de Pies représentant une pie sur le toit d'une maison située dans la région PACA. Le ciel est bleu. Des branches d'olivier entre dans le cadre de vue.
Paru en : juin 2011
Editeur : MaCaDam (auto édition)
ISBN : 978-2-8106-1150-8
EAN : 9782810611508
Pages : 356
Format : e-book, Papier
Couverture : rigide
Dimensions : 148 x 210mm
Poids : -
Prix : 5 - 12€
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Résumé

C'est l'été, la chaleur et l'amitié comblent le cœur et les rêves des amis, d'un projet qui pourtant, leur paraît rocambolesque : finir leur vie ensemble au soleil! Rien que de plus banal leur diriez-vous…mais le destin parfois, n'obéit pas au désir, aussi fort soit-il !

Mensonges, drame, et trahison ne font pas bon ménage avec sincérité. Voulus ou non, ils vont entraîner le clan dans le chaos, la rancœur, et l'indifférence.

Mina ne pardonnera pas! La vie de Grégoire ne tiendra plus qu'à un fil ! Les autres tenteront de sauver leur belle complicité rongée par la vengeance.

Une histoire qui agite les sentiments humains… tous les sentiments ! Lesquels triompheront des consciences malmenées de cette clique autrefois tant soudée ?

Personnages

Le clan

Depuis dix ans, le groupe part ensemble chaque été, et même quelques fois aux sports d'hiver, lorsqu'ils arrivent à faire concorder leurs jours de congé. Parfois accompagnés de leur conquête respective, ils préfèrent néanmoins se retrouver entre eux, autant pour leur plaisir que pour éviter à leur compagne ou compagnon du moment, le spectacle de cette solidarité à toute épreuve, qui paraît impénétrable.

— Si nous achetions cette maison tous ensemble ? Nous pourrions y prendre notre retraite ! Elle est assez grande pour que nous la transformions en cinq appartements confortables, où chacun recevrait ses enfants et amis. Une grande pièce commune, les terrasses, jardin et piscine à partager !

* Nous pourrions l'appeler « Le Mas des Pies » ! Il y en a plein qui nichent partout ici, et nous sommes tous tellement bavards ! s'engoue-t-elle à son tour.

Grégoire

Grégoire aime les femmes, toutes les femmes ! Inconstant et séducteur, il charme par cet air timide et grognon qu'il affiche en permanence, qui rassure ses conquêtes de prime abord. Il semble tant en demande d'affection qu'elles viennent sans gêne lui proposer de combler son manque. Il les accueille avec sympathie, s'enquiert de leurs vies et de leurs désirs, s'engage sans scrupule à les satisfaire, tout en sachant qu'il les quittera malgré sa culpabilité de cœur sensible, qui accompagne ses ruptures.

Raphaëlle

Raphaëlle se dit alors que le week-end risque de ne pas être aussi radieux que prévu, mais elle prend le parti de s'intéresser à Grégoire, toujours aussi peu bavard.

Elle a préféré depuis le matin une conversation à bâtons rompus qu'elle sait pratique pour éviter d'aborder des sujets plus sensibles. Elle subodore, sans savoir vraiment pourquoi, que des questions directes et personnelles mettraient Grégoire sur des charbons ardents. Elle est loin de soupçonner la nature du problème qui le rend de plus en plus morose.

Linda

De son côté, Linda préféra se consacrer à son enfant — ce que n'avaient jamais su faire ses parents —, et laissa vite tomber la fac, pour pouvoir gagner sa vie et devenir indépendante. Elle utilisa le corps de rêve dont la nature l'avait pourvue, commença quelques prises de vue pour des magazines de mode, mais n'en resta pas là. Quelques allers-retours sur Paris, et elle devint vite la coqueluche des grandes marques de lingerie et de vêtements.

Camille

Tout le monde l'aime, Camille ! Efféminé à l'extrême, son comportement raffiné et sa silhouette d'ado l'ont conduit directement dans un milieu artistique. Heureusement encouragé par sa famille compréhensive — en principe avocats de père en fils —, il a intégré le milieu d'un célèbre cabaret parisien, où il entretient les costumes des danseurs. Naturellement ambitieux, Camille garde grand espoir de pouvoir enfin imposer ses propres créations.

Clarisse

La protégée, l'aimée, la Clarisse tour à tour dure ou tendre, à qui tout avait souri, celle que la vie avait tant gâtée, outre la mort de son premier époux. Cette revanche sur son égoïsme d'antan n'est-elle pas trop impitoyable ?

La question tant posée en cas de coup dur parvient, insidieuse à son cerveau. Pourquoi moi ? Et la seule réponse possible et impitoyable : et pourquoi pas ! Pourquoi faudrait-il que le malheur ne soit que pour les autres ? Pourquoi ne serait-elle pas sur la liste ?

Mina

Mina hésite, elle sent le moment venu de se jeter dans la bataille qu'elle a besoin de gagner sans envisager la guerre pour autant, mais ne sait comment s'y prendre. La soirée a agréablement commencé, sa tante est satisfaite de son humilité et de sa franchise, l'opportunité doit être saisie… maintenant !

Et alors, la grande comédienne, elle a vite perdu ses moyens, dis donc ! lui murmure une insidieuse petite voix envahissant son cerveau, pendant qu'elle prend son temps pour déguster l'excellent vin qui réchauffe dans son verre. Une concentration excessive, mais dont elle a besoin pour se lancer !

— Au fait, Tantine, je t'ai pas parlé du nouveau projet du clan ? demande-t-elle à brûle-pourpoint.

Tous les personnages

Extraits

Dix heures. Clarisse est prête. Après une nuit plus que correcte, une des meilleures depuis son retour de l'hôpital, elle a mis un soin particulier à sa toilette, et exige d'elle-même une présentation impeccable. Elle a repris des forces, et ses promenades quotidiennes au parc y sont pour beaucoup. Depuis plus d'une semaine, elle n'a pas revu Grégoire, mais ils se sont appelés chaque jour, et, ce matin, il lui a donné rendez-vous au bureau. Elle pressent que son plan va prendre un nouveau tour, et, fébrile, vérifie une nouvelle fois son image dans la glace.
* * *

Les conversations reprennent bon train, quand Grégoire sent son portable vibrer dans sa poche. Il sursaute et regarde discrètement l'écran lumineux. Clarisse, enfin ! Il s'excuse vaguement auprès de ses amis, et disparaît dans la cuisine pour répondre à son aimée. Une voix d'homme résonne à son oreille, qui demande à parler à Grégoire. — C'est moi, répond Grégoire. Il n'ose poser la question qui lui brûle les lèvres. Que fait cet homme avec le téléphone de Clarisse, et de quel droit l'utilise-t-il pour l'appeler, lui ? Il se doute qu'il va avoir la réponse sans la demander. Il sort dans l'air chaud de la fin de matinée, et respire à grands traits sans pouvoir reprendre son souffle, les poumons comprimés par la boule énorme dans sa gorge, qui a grossi jusqu'à lui envahir tout l'abdomen. Pourquoi SA Clarisse l'a-t-elle abandonné ? Il lance sa question au ciel, comme un défi, comme s'il était possible qu'une réponse lui soit donnée.
* * *

Raphaëlle raccroche le téléphone, ravie. Le clan aurait-il encore une possibilité d'exister ? Elle y pense souvent et veut croire au miracle. Bien qu'elle n'ait eu aucune nouvelle d'aucun de ses membres jusqu'à l'appel de Mina, elle aimait croire aux signes, et pense qu'il vient de se manifester. Certes, elle n'a eu aucune explication rationnelle, ignore totalement ce qui a motivé l'appel de Mina, mais le fait est là, le contact est renoué, et les années de silence effacées. Raphaëlle a eu, après la cassure, quelques échos de Camille, toujours aux États-Unis. Elle a reçu des photos des spectacles pour lesquels il a conçu les costumes, via Gaby, mais ses sources se sont vite taries. Gaby s'était-il enfui devant la notoriété et l'absence du « costume designer » ? De Grégoire, son plus vieil ami, elle n'avait plus jamais entendu parler. C'est lui qui l'a le plus déçue : ils avaient été si proches !
* * *

— Voyons, commence-t-elle, en s'aidant des petits doigts engourdis de Mathilde pour compter. Maman et Julien, Mamy et Adrian, Raphaëlle, Valentin et Vanessa, Camille et Bruce, Grégoire et Jennyfer. Maintenant, dit-elle en parlant à sa fille et sans regarder Raphaëlle, comptons les enfants… — Mathilde ! crie la petite en sortant son pouce de la bouche, pour le brandir haut, avec un sourire ravi. — Oui, Mathilde, répète Ambre en l'embrassant dans le cou pour la faire rire. Mais aussi, Enzo… — Méchant, Enzo, dit Mathilde en se renfrognant au prénom de son jeune oncle. — Non, Mathilde, il ne faut pas dire ça ! la gronde Ambre en cachant un sourire à l'adresse de Raphaëlle qui le lui rend. Mais tu sais, c'est un grand garçon et toi une petite fille, alors il faut arrêter de l'embêter trop souvent, moralise-t-elle. Mais l'enfant regarde ailleurs, peu impressionnée par la recommandation. — Allez, on continue de compter… Augustine, Jules, Marianne, et… — Et c'est finiiii ! crie Mathilde, en montrant ses dix doigts.
* * *

Le couple les regarde partir, et Mina maugrée à demi-mot : — J'ai peur, Walt ! — Mais de quoi, mon cœur ? Tu t'inquiètes trop ! — J'ai peur que cette histoire ne nous divise. C'était trop beau, notre amitié. Il y a toujours quelque chose qui vient gâcher le bonheur ! murmure Mina, de nouveau au bord des larmes. — Mais ne t'en fait donc pas comme ça ! C'est normal que tout le monde soit un peu bousculé. Clarisse était proche pour toi. Les autres sont solidaires pour te soutenir, mais ils ne sont pas aussi sensibilisés par sa disparition. Ils ne te laisseront pas tomber, j'en suis sûr !
* * *

Grégoire était au bout du rouleau, peu enclin aux confidences, inutile de lui en rajouter. Magnanime, elle en convint, mais gardait toutefois l'espoir de le faire changer d'avis avec le temps. D'ailleurs, Grégoire ne voyait pas plus les membres du clan. À l'idée de se retrouver face à Mina, toute sa volonté s'envolait, le laissait misérable et sans force. Que pourrait-il lui dire ? La vérité, bien sûr, l'entend-il lui répondre ! Mais après toutes ces années de silence, de fuite, de trahison des uns et des autres, sa honte lui faisait refuser tout contact. Ils avaient pourtant cherché à le joindre. Toutes les ruses furent bonnes, mais sans résultat. Il se terre, souffreteux et déprimé.
* * *

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