Sherry

Couverture du livre Sherry représentant le ventre d'une femme enceinte allongée. Le fond s'apparente à un mur en béton sur lequel une ombre portée forme des barreaux de prison.
Paru en : août 2012
Editeur : MaCaDam (auto édition)
ISBN : 978-2-7466-4657-5
EAN : 9782746646575
Pages : 149
Format : e-book
Prix : 6€
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Résumé

La vie de Sherry, ballottée de villes en villages, au gré des désirs de parents trop absents, sera marquée à tout jamais par le sentiment d'abandon. Un manque affectif, qu'elle tentera de combler jusqu'à prendre le risque ultime de mettre son existence en péril.

Une enfant solitaire, une adolescente qui s'attache à sa meilleure amie, comme à une bouée de sauvetage. Sherry deviendra une adulte dépendante affective !

D'abandon en nouvelles rencontres, de retrouvailles émouvantes en déception amères, la jeune femme à bout de force d'être prise au piège de ses sentiments et de ceux des autres, finira par se couper du monde afin de se protéger.

Une rupture totale, un isolement volontaire qui la conduira à force de rébellion contre la nature des hommes, dans un enfer dont elle redoute de ne pouvoir sortir indemne.

Une histoire tendre et tragique où se côtoient des personnages parfois émouvants, parfois détestables!

Personnages

Sherry

Sherry vit le jour en 1958 donc, à l'instar de Mickaël Jackson, Madonna, Patrick Bruel, et bien d'autres personnages aujourd'hui célèbres, qui n'étaient eux mêmes que de petites créatures rougeaudes et bruyantes. C'était l'année où la France vit arriver à sa tête un célèbre général, premier président de la cinquième république, qui fit également beaucoup de bruit. Les américains créaient la NASA, le Brésil remportait la coupe du Monde de football, Alec Guinness était sacré meilleur acteur dans le Pont de la Rivière Kwaï de David Lean, et l'avenir de la CEE était en marche sur fond de" libération de la croissance française" !

Sherry devait son prénom à une vieille tante d'origine anglaise, laquelle appréciait plus que déraisonnablement ce vin espagnol qu'elle dégustait au début ou à la fin de chaque repas selon son humeur.

Arnaud

Premier amant, premier amour ! Un homme de vingt ans son aîné, qui fait découvrir à Sherry une sensualité ignoré. Mais le charmeur tait les véritables raisons de son attachement à la jeune femme. Arnaud avait exigé la discrétion, voire le secret, et Sherry n'aurait en aucun cas voulu le trahir. Elle-même préférait l'anonymat, sachant à quelle vitesse la nouvelle se serait propagée dans le village.

Thomas

Thomas retint le rire qui naissait dans sa gorge. Elle le stupéfiait par son attitude quasi indifférente, alors que lui-même était nerveux et tourmenté depuis qu'elle avait accepté son invitation.

C'est lui qui, planté au milieu de son dressing, était incapable de faire un choix entre une tenue chic, ou décontractée. Qui avait passé trois quarts d'heure dans la salle de bain a contrarier un épi rebelle, et à repasser le rasoir plusieurs fois sur sa peau au risque d'y laisser quelques marques indélébiles. Et elle, arrivait là, d'un calme olympien, comme s'il venait la chercher pour aller au boulot, alors qu'il avait déjà prévu de lui rendre la soirée inoubliable. Peut-être devrait-il revoir ses ambitions à la baisse ? Mais il faisait le siège de Sherry depuis suffisamment longtemps pour ne pas tout ficher en l'air par une impatience dont elle ne témoignait pas de son côté.

Diane

Sherry devina, plus qu'elle ne vit une jeune femme mince et élégante, aux cheveux blonds mi-longs retenus par un serre-tête de velours noir qui dégageait son visage altier où brillaient de plaisir des yeux d'un bleu profond que Sherry n'avait pas oublié.

Diane se planta devant son amie, hésitant à la prendre dans ses bras, consciente du choc que pouvait ressentir celle qui lui avait inspiré ses premiers sentiments amoureux.

Tous les personnages

Extraits

Sherry était arrivée lorsqu'on ne l'attendait plus ! Peut-être pour cette raison, se sentit-elle, dès son enfance en décalage ! Marthe, sa mère, s'était entendue dire d'un ton détaché par son généraliste : - Madame, soit vous avez un fibrome, soit vous êtes enceinte !! Restée coite un instant, le regard fixé sur le médecin et l'idée incongrue ayant du mal à s'infiltrer parmi ses neurones, elle finit par exprimer son plus cher désir … - J'espère que c'est un fibrome … Neuf mois plus tard Marthe accouchait, à 45 ans, d'un fibrome vagissant bruyamment, manifestant déjà son mécontentement pour cet accueil on ne peut plus réticent.
* * *

Tous ses sentiments étaient exacerbés par la solitude et le manque de tendresse. Bien sûr, ses parents n'étaient pas des monstres. Jamais mal traitée, ils avaient tendance bien au contraire à lui céder ses caprices pour compenser leur manque d'attention, emberlificotés dans leurs activités, leurs occupations, leurs sorties. Libérés des contraintes par le départ de leur dernier fils Charles, qui était parti dès ses vingt ans créer sa propre famille, ils auraient pu se consacrer à leurs nombreuses envies si cet événement, pourtant improbable compte tenu de leur âge, ne leur était tombé dessus : Sherry !
* * *

Sherry a dix ans et demi. Bien jeune pour échouer en pension - en prison pensait-elle, dans un lapsus involontaire autant que révélateur -, et son intégration ne fut pas une réussite. Une première année ratée. Des crises pour ne pas retourner au pensionnat à la fin des week-ends. Tous les prétextes furent bons pour rentrer chez elle. Mal de ventre, oreillons, otites, déprime, bref, Aimé, - elle l'apprit bien plus tard -, était chaque semaine à deux doigts de la soustraire à sa torture. Mais Marthe tint bon ! Le premier cycle scolaire de Sherry ne fut pas transcendant sur le plan estudiantin. L'écolière passa d'excellente élève à une lycéenne moyenne, voire médiocre. Les distractions furent, à contrario, bien plus nombreuses que lors de sa vie solitaire. A la suite des premiers mois motivés par un tas de maladies parfois imaginaires, elle comprit que sa condamnation était tombée. Elle finirait ses années de collège dans cette prison, il fallait bien s'y faire ! Grâce à la présence et la patience de son amie Diane, les crises s'espacèrent, puis cessèrent tout à fait, Sherry avait finit par s'adapter, bon gré mal gré, à la vie en collectivité. Elle avait rencontré la psychologue de l'école, accompagnée quelques fois de Marthe ou d'Aimé, et la thérapeute comprit rapidement, en interrogeant les parents, que l'état de manque affectif ressenti par la jeune fille était sans conteste à l'origine de ses affections quasi psychosomatiques. Ce qui expliquait assez bien la forte amitié entre Sherry et Diane, qui lui avait permis de compenser son manque et de tirer un trait provisoire sur la solitude de sa vie passée. Encouragée par sa nouvelle amie, qui avait constaté quelques-unes de ses facultés créatrices, Sherry s'était découvert un passe-temps miraculeux, tant du point de vue de sa créativité en ébullition que de son besoin de reconnaissance. Elle écrivit, durant ces cinq années de pensionnat, trois pièces de théâtre, qu'elle fit jouer à d'autres internes motivées par le métier d'actrice d'un soir.
* * *

A nouveau dans sa cellule, Sherry se mit à réfléchir aux dernières paroles de Julie. La Grande Marina était capable d'avoir le béguin pour quelqu'un ? Ca alors ! Cette grande bringue essayait de soumettre toutes les filles à son autorité, y compris les plus fortes, et même les gardiennes, ce qui lui avait valu d'ailleurs, quelques jours de trou. Supposer qu'elle puisse éprouver des sentiments pour une autre de ses congénères relevait de l'imagination la plus fertile, et pourtant Sherry n'en manquait pas ! Finalement la situation la fit sourire, malgré qu'elle conçoive aisément qu'elle fût sordide. Elle repensa naturellement à Diane. Elles avaient éprouvé de l'amour l'une pour l'autre, sans doute rien à voir avec le béguin de la Grande Marina pour Julie. Sherry pour la première fois depuis son entrée aux Baumettes avait hâte de retrouver sa copine. Cette fois, c'est elle qui devait lui poser des questions sur son étrange confidence. Elles se retrouvèrent à la fin de l'après-midi pour le repas servi beaucoup trop tôt à son goût. Encore une règle qui ne lui convenait pas, comme toutes les autres pour tout dire. Quoique les conversations ne soient guère facilitées par le bruit permanent et amplifié par la mauvaise isolation de la salle à manger qui faisait caisse de résonance, Sherry interrogea Julie qui lui fit de terribles révélations. Ici, seul le sexe parlait, La Grande Marina n'avait aucun sentiment pour elle. L'abstinence, le manque de tendresse, l'expression d'un désir naturel, aboutissaient à des débordements compréhensibles. Sherry acquiesça de la tête, et s'offusqua d'emblée d'admettre l'intolérable, alors qu'elle n'était enfermée dans ce purgatoire que depuis un peu plus de deux mois.
* * *

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