Sangs Parents

Couverture du livre Sangs Parents représentant un tube souple formant deux boucles et laissant apparaitre du sang circulant à l'intérieur. le tout sur un fond blanc.
Paru en : juin 2018
Editeur : MaCaDam (auto édition)
ISBN : 978-2-9544836-4-1
EAN : 9782954483641
Pages : 304
Format : e-book
Prix : 5€
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Résumé

Lucien est malade, très malade, au bord de la mort. Lola, prête à tout pour le sauver doit trouver le remède miracle. Un plan épineux qui va mettre sa famille en danger, mais le jeu en vaut la chandelle et Lola n’hésite qu’un instant.

On retrouve les membres du clan réunis au « Mas des Pies », dix ans après leur décision d’y vivre ensemble. Acteurs sans le vouloir d’une tragédie commanditée par l’amour d’une mère, le clan fait face, solidaire dans ses espoirs et ses actions car Margot a disparu !

Personnages

Famille “ Mas des Pies ”

Raphaëlle

Désormais retraitée, Raphaëlle a pourtant besoin d’activité. Son amour de la lecture et du cinéma l’amène à devenir une chercheuse de scenari. Une mission dont elle s’acquitte avec plaisir. Trouver, au travers de romans en tous genres, celui qui permettra une mise à l’écran réussie. Tâche difficile au vu de la folie créative de nouveaux écrivains en herbe. Jusqu’au jour où …

Mina et Walter

Toujours amoureux, toujours solidaires, le couple mythique du Mas des Pies reprend du service. Mina l’inquiète reconnaît les signes du destin dont Walter se moque. A tort !

Valentin

Le fils de Raphaëlle, revenu des States après des études et un début de carrière réussie, s’est marié à Vanessa. Trois enfants sont nés de cette union pour la plus grande joie de Raphaëlle : Augustine, Jules et Margot.

Benjamin

Fils adoptif de Mina et Walter, Benjamin est devenu un jeune homme brillant et intégré le milieu de la production cinématographique. Un appui essentiel dans l’enquête familiale.

Margot

Benjamine de Vanessa et Valentin, Margot est au début du roman une petite fille adorable et sans problème. C’est son destin rocambolesque que nous suivons tout au long de cette histoire.

Famille Avis

Lola

Mère inconsolable, Lola ne vit plus, culpabilise. A cause d’elle son fils Lucien, son dernier enfant né de son union avec Paul, va mourir. Entêtée, Lola affrontera toutes les situations pour arriver à ses fins et sauver son petit.

Lucien

Dès la naissance, Lucien est confronté à la mort, y échappe de justesse. Subissant une coïncidence évitable due à une négligence médicale, bébé puis enfant fragile, il grandit entre hôpitaux et domicile familial, sans grand espoir.

Amanda

Sœur farfelue de Lola, Amanda comme Benjamin joue un rôle dangereux et essentiel dans la saga de familles.

Margaux

Fille aînée de Lola et Paul, Margaux est le lien, le fil rouge, celle qui tente d’unir, de réconcilier, de remettre l’amour en bonne place dans ce marasme émotionnel.

Tous les personnages

Extraits

Quatre livres sélectionnés la veille à lire dans la journée. En diagonale ! Tel un scientifique optimiste rêvant d’accoucher du fruit hypothétique de ses recherches, Raphaëlle traquait les talents cachés au sein d’une littérature d’amateurs. Employée par une chaîne de télévision, elle était chargée de dénicher des romans originaux afin d’en tirer des scenarii possibles à la réalisation de téléfilms. La prose d’inconnus de plus en plus nombreuse en faisait un vivier de créativité quasi insondable à la condition expresse d’en faire le tri, sachant que quatre-vingt-dix-huit pour cent étaient inutilisables.
* * *
Devant le miroir en pied Lola se désespère. Quelque chose ne va pas. Elle le sait, elle le sent. D’habitude ça ne se passait pas comme ça. Elle se tourne, se retourne, de face de profil, de dos contraignant son corps à des postures contorsionnées et inconfortables. Des larmes brouillent la vision dans la glace. Elle attrape la vieille paire de charentaises de Paul traînant régulièrement dans l’entrée. Les jette l’une après l’autre contre la silhouette déformée, délivre sa détresse dans un mouvement de colère incontrôlable. D’ordinaire, elle utilisait la nicotine pour faire passer son stress, pour cette fois elle regrettait sa décision d’avoir arrêté de fumer.
* * *
C’est effectivement avec une sincère reconnaissance pour sa copine qu’Amanda se laisse littéralement tomber dans le siège confortable de la BMW. Une véritable prise de conscience de sa fatigue s’exerce dès les premiers mètres. A moins que ce ne soit l’excès d’alcool ? Elle a exagéré. Un soir de semaine en plus ! A force de fréquenter de jeunes bobos bordelais, elle se laissait influencer par leur besoin permanent de se retrouver, faire la fête sans penser au lendemain. Ces filles et fils de parents influents, sans aucune difficulté financière, sortis pour la plupart de hautes écoles, n’avaient rien de commun avec elle. Amanda se fait oublier dans le fauteuil baquet, silencieuse elle excite par son comportement inhabituel la curiosité de la conductrice.
* * *
La petite fille n’avait pas voulu de la purée maison préparée par Raphaëlle avec l’aide de Jules. Enfin, lui s’était contenté de jouer à la pétanque avec les pommes de terre. Augustine avait voulu aider Margot : « Une cuillère pour Maman, une cuillère pour Papa », l’avion, les grimaces distrayantes, tout y était passé sans succès. Raphaëlle l’avait laissée faire jusqu’à ce que la fillette envoie balader assiette, cuillère, verre heureusement incassable. Bref ! Tout ce qui était à sa portée. Jules s’était mis à crier, et Augustine à hurler encore plus pour couvrir ses cris. Leur grand-mère dépassée par les évènements, mit tout le monde au lit à vingt heures trente, avant d’appeler les parents.
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Le nourrisson agité de soubresauts repose dans la couveuse. La peau cireuse, intubé, il fait peine à voir et Paul retient difficilement ses larmes. Ne pas inquiéter Lola, telle est la mission qu’il s’est fixée pour la journée. La sage-femme a disparu à la fin de sa garde sans fournir les explications promises. Les infirmières, aide soignantes, et tout le personnel hospitalier de jour semblent l’éviter. Seule Lola a droit à un peu de sollicitude sans pour autant être informée du devenir de leur fils.
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Amanda sort de sa poche une enveloppe, qu’elle troque contre une autre avec le type mal aimable. A peine la transaction terminée, le baraqué se lève et disparaît. Un étonnant sentiment de manque s’empare de la quadragénaire. L’échange a duré si peu de temps. Semble irréel. Pourtant, dans le pli de papier kraft elle trouve un livret, et un numéro de téléphone. Comme convenu. Dans un geste digne d’un film d’espionnage elle glisse le tout dans son sac besace, surveillant les alentours. La culpabilité la surprend luttant avec son engagement qu’elle sait pourtant utile. Question de vie ou de mort, Amanda ne l’oublie pas.
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Côté finances c’était la bérézina. Faute d’une recherche effective d’emploi, les allocations chômage de Lola s’étaient arrêtées depuis lurette. L’entreprise de Paul avait périclité. Les ouvriers dépités avaient tapé à la porte de la concurrence, monnayant un porte feuille de clientèle qui ne leur appartenait pas. Paul n’avait pas lutté, n’en était plus capable. Toute leur existence ne tournait plus qu’autour du moyen de sauver leur petit garçon.
* * *
L’impatience fait trembler les doigts de Raphaëlle sur le clavier. Les lettres indisciplinées refusent de se mettre dans l’ordre. Elle sollicite une nouvelle fois Walter dont l’informatique n’est pas la tasse de thé. Il n’ose pas refuser, prend même plaisir à partager l’épreuve, souhaitant qu’elle n’apporte pas à nouveau le malheur dans la famille déjà si éprouvée. Une demi-heure plus tard, Walter a débouché le champagne. Peut-être un peu tôt ! L’avenir leur dira !
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Benjamin a crié, Margaux se recroqueville. Mal à l’aise. Fautive innocente. Elle a refusé l’aide de Paul, et s’en veut. Il avait proposé de l’accompagner, pour la protéger d’abus éventuels de producteurs mal intentionnés. Ils auraient pu profiter de son ingénuité en la matière. Madame Almirante également voulait la cornaquer, mais un imprévu de toute dernière minute n’avait pas permis de modifier le planning prévu depuis un mois. Margaux était donc seule à braver le regard accusateur. Elle prend l’initiative de l’explication, veut crever l’abcès. Seul moyen d’envisager une solution dont elle ignore complètement la teneur, et encore plus le résultat.
* * *
Des fois, j’ai du mal à dormir. Je suis consciente de ma fuite, de mon besoin d’exil, d’oubli, qui m’ont poussée inexorablement à tout abandonner. Des regrets parfois me donnent envie de sauter dans le premier avion pour vous retrouver. Tous. Ou presque ! Après tout l’Europe n’est pas si loin. Les restaurateurs qui m’embauchent sont pour la plupart d’origine française. Parler de mon pays, me fait du bien, et du mal en même temps. Me rend heureuse ou triste pour la journée, selon les sujets évoqués. Bordeaux, Paris, les villes où j’ai passé du temps. Lisbonne quelques fois, ou bien les accents portugais des brésiliens de passage. Autant de souvenirs qui perturbent ma journée de travail. Enfin, j’ai tant de plaisir à exercer mon métier, que je reste concentrée. C’est le soir, quand je rentre seule dans mon studio que me viennent des larmes de mélancolie.
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