Hugo

            
                Paru en :
                mai 2017
            
                Editeur :
                MaCaDam (auto édition)
            
                ISBN :
                978-2-9544836-4-1
            
                EAN :
                9782954483641
            
                Pages :
                186
            
                Format :
                
	                	e-book	                
            
        	    Prix :
        	    
        	    	5€

Paru en :	mai 2017
Editeur :	MaCaDam (auto édition)
ISBN :	978-2-9544836-4-1
EAN :	9782954483641
Pages :	186
Format :	e-book
Prix :	5€

Acheter la version brochée

Contactez-moi

Résumé

« Le regard calomnieux d'Henriette me fixe. Alterne entre la télévision et moi, se passionne soudain pour le journaliste qui déblatère ses sempiternelles informations apocalyptiques du même ton qu'une bimbo plantureuse les numéros du loto. Un sourire narquois effleure ses lèvres pincées, avant qu’elle n’avoue, sous la pression de Joseph exceptionnellement autoritaire. »

Et voilà, tout était parti de là ! Lors d’un de ses conflits familiaux devenus récurrents. Celle qui voulait me faire tant de mal, m’avait fait ce soir là le plus beau des cadeaux ! J’avais un but dorénavant, il ne me restait plus qu’à trouver les clés de la vérité, faire les bons choix, et m’y accrocher comme un chien à son os !

C’était sans compter sur Thérèse …

Personnages

Henriette

La main levée pour me frapper, moi son bouc émissaire, son souffre douleur, qui viens de la pousser à dévoiler une facette nouvelle de son âme veule. Je sens à mon côté la chaleur du corps énorme et titubant. Je n’ai pas de peur seulement de la haine. Je lève la tête, fixe le regard noisette sur le visage gras et courroucé.

Fil de fer

Un corps long et mince, une chevelure clairsemée retenue en queue de cheval sur la nuque. Un visage glabre à la lèvre inférieure tombante. Un dos légèrement voûté et une démarche à la Gaston Lagaffe. Deux iris d'un bleu extraordinaire se fichent sur le visage déconcerté du journaliste.

Le mage

Gaspard a les épaules larges et dodues, un ventre prêt à faire rompre les amarres à tous les boutons de sa chemise, des cuisses saucissonnées dans un jean démodé. En revanche, une bonne bouille toute ronde, des yeux marron – de cochon. Une bouche tordue en permanence par un rictus involontaire lui donne un air de se ficher du monde. Il me plait.

Joseph

Joseph se lève un poing pressé sur son dos douloureux. Il place comme à son habitude une main calleuse sur l’épaule à demi dénudée d’Hugo. Timide et hésitant, il n’ose embrasser son garçon. Pour lui, ça ne se fait pas la bise entre hommes ! Même entre père et fils.

Guillaume

Je regarde Guillaume, ne sais quelle attitude prendre. Je le trouve changé. Peut-être quelques kilos de plus, ou cette barbe inhabituelle qui mange ses joues. Drôle de tenue pour présenter le vingt heures !

Lisa

Un minois espiègle où brillent ses extraordinaires yeux de tigre. La peau mate, le sourire doux et caressant d’une bouche en forme de cœur. Le nez fin, légèrement épaté à la base. Un geste destiné à remonter une de ses longues mèches brunes et raides m’offre une oreille délicate ornée d'une perle fine. Une silhouette mince aux courbes harmonieuses parfaitement réparties.

Tous les personnages

Extraits

nous apprenons à l’instant que notre confrère aurait été enlevé par un groupe terroriste pendant son séjour marocain dans la ville d’Agadir ! Aucune revendication à ce jour, mais le journaliste n’a plus donné signe de vie depuis deux semaines à sa famille restée sur place.

* * *

Je comprends que l’évitement est imparable. Je tourne la tête, croise deux yeux d’onyx, tente un rétablissement, un pas en arrière. Inutile ! Je bascule, entends craquer mes os et une effroyable douleur broie ma jambe gauche. Simultanément ma tête heurte le bord du trottoir. Un éclair explose ma boite crânienne, mon cerveau, avant d’en faire le vide. Des cris, des appels, des coups de klaxons impatients, puis … le noir !

* * *

Si près du but, l’injuste providence effaçait en une seconde tous les espoirs d'une rencontre. Serait-ce une mise à l’épreuve ordonnée par d’occultes puissances ? Un test nécessaire à expérimenter les capacités humaines, vérifier les facultés intellectuelles ? Appréhender les aptitudes à atteindre un but malgré les turpitudes du destin ? L'envoi d'un signe pour déjouer une imposture ? Ou, en dernier ressort, l’appel à une prise de conscience, à l’encouragement d’un éventuel abandon ?

* * *

L’ordre général n’existe pas, voyez-vous ! Chaque organisme réagit différemment. Hors les symptômes communs d’un état de coma, ou de début d’éveil, le reste dépend de l’état d’endommagement du cerveau. Selon les cas, les résultats seront plus ou moins positifs. Ça peut aller d’un réveil rapide et un retour à des facultés normales en quelques mois – ou années —, à la mort cérébrale.

* * *

La surprise de Guillaume m’amuse. S'il savait le nombre de fois où j’errais dans les couloirs avec la peur ou l'espoir de lui tomber dessus. Il fallait croire que le moment n'était pas propice. Aussi fan qu’une groupie de chanteur de rock, je le guettais dès que mon tuteur m’autorisait une pause.

* * *

Coq à l’âne éprouvant qui bouscule mes bonnes résolutions chaumontoises. Route à virages, à droite, à gauche, d’une famille à l’autre. Ballet anarchique des sentiments qui me jette tout cru dans la gueule du loup ! Nous restons silencieux d’un coup. Silence malaisé qui me chuchote : « C’est le moment, lance toi ! Tu ne peux pas entrer chez les Prahan-Guillon avec tout ça sur le cœur ! Un non-dit, presqu’un mensonge ! »

* * *

Le parc est une splendeur. Je reprends contact avec la nature. Je hume comme un baume salvateur les odeurs d’humus exquises et suaves, une émotion quasi charnelle me submerge. Des images d'enfance, de courses en forêt, de cueillettes fruitières ou florales, de sauts de ruisseaux et de chaussures boueuses, de chasses à la grenouille, reviennent tournoyer dans ma tête me donnant le vertige. Ma vie part en miette. Encore. S'enfuit de nouveau quand le but ultime semblait à portée de main. J’ai un intense besoin d'appeler mes copains de toujours. Sylvain est sur répondeur, Gaspard décroche pressé.

* * *

Pour autant, perturbé par l’attitude de plus en plus étrange de Guillaume, j’attends avec impatience l’occasion d’obtenir une explication sur les appels répétitifs. Arrivée à point nommé, la distraction me fait prendre du recul par rapport à ma demande plus intime. Une petite voix dans ma tête tente d’insinuer que je suis dans le déni, ou la crainte d’une réponse négative. Mais ça me fait du bien. Phagocyté par l’emprise de ma quête je prends conscience du besoin que j’ai de m’en échapper. Pour mieux y revenir ?

* * *

Je les revois tous, se relayer au pied de mon oubli. J’étais sur le quai d'une gare sans nom, attendais le train de la délivrance. En avais laissé passer un, puis deux, puis dix, sans réussir à y grimper pour les abandonner tout à fait. Mon corps pesait une tonne, mes bras et mes pieds refusaient de se lever pour choper la rampe d'accès, grimper les marches métalliques de la voiture. Le chef de gare annonçait le départ, et je restais là, bras ballants, à attendre le suivant. Les employés de la gare venaient me parler, me lire des contes, me chanter parfois des chansons inconnues. Je les écoutais sans comprendre ce qui motivait leur attention si particulière.

* * *

Je le prends par les épaules, le serre contre moi. Le vois écraser d’un doigt rude une perle au coin de sa paupière ridée. Il m’émeut. Je prends conscience à quel point il compte pour moi. Je l’ai renié sans le vouloir, un peu par la force des choses, beaucoup à cause de ma mère qui faisait écran, prenait toute la place, me repoussait pour mieux l’attirer, le mettre à sa botte. Lui imposait de m’ignorer par solidarité à sa propre rancœur. Nous restons là, fichés dans l’encoignure de la porte, interdisant l’accès à ceux qui refluaient devant notre communion, ne voulant pas déranger. Je prends l’initiative de trouver un coin plus tranquille.

* * *

Tous les extraits