J'ai grandi

Couverture du livre J'ai Grandi représentant l'illustration d'une jeune femme debout sur un rochet au bord de mer et regardant à l'horizon avec les cheveux dans le vent. Le ciel et la mer on une texture de peinture aquarelle dans les tonalités Rose, bleu et orange.
Paru en : juin 2023
Editeur : MaCaDam (auto édition)
ISBN : 978-2-9581204-1-2
EAN : 9782958120412
Pages : 254
Format : Papier
Couverture : rigide
Dimensions : 148 x 210mm
Poids : -
Prix : 12€
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Résumé

Une histoire d'amour d'enfance, comme toutes les fillettes peuvent le vivre ou simplement le rêver. Camille aime Jérémy de toute la force de sa jeunesse. Mais les années passent, les séparent pour mieux les rapprocher, les réconcilier. Camille a grandi, s'est affirmée. Sa rencontre avec David lui permet d'oublier son grand amour déçu, jusqu'à ce que ...

Personnages

Camille

J'ai onze ans, presque douze. Comme tous les ans nous partons en vacances à Saint Brévin et je vais revoir Jérémy. J'en ai rêvé toute l'année, au point de presque me fâcher avec Gloria, ma meilleure amie.
J'ai dix-sept ans et Jérémy me considère comme sa petite sœur, j'en pleure en silence. Je ne pourrai jamais rivaliser avec toutes ses filles qui lui tournent autour.
Dix-neuf ans, je vis à Paris, avec Jérémy et Fabien. Nous nous aimons, ma vie est parfaite, mais l'amour est si fugace...
Pourrais je l'apprivoiser ?

Jérémy

Futur meilleur avocat de France, Jérémy quitte la faculté du jour en lendemain pour se lancer dans les affaires. Affaires glauques, à la limite de la légalité, semble-t-il. Mensonges et dissimulation lui sont utiles pour éviter une descente aux enfers ralentie néanmoins par son incroyable pouvoir de séduction. Les femmes ... elles tombent toutes sous son charme juvénile, sa beauté, son bagout. Mais la vie apporte bien des surprises, et le beau Jérémy n'est pas à l'abri de trouver plus fort que lui.

Annabelle

Timide, fragile, silhouette longiligne aux formes parfaites, Annabelle à seize ans est déjà une magnifique jeune femme. Ballottée entre une mère dépressive, un père déserteur et un beau-père aux absences imprévues, Annabelle tente de faire sa place, de se faire remarquer, aimer.

Fabien

Frère de Camille, l'empêcheur d'aimer en rond. Jaloux ? Peut-être, il n'en dit rien, souffre sans se confier. De caractère ombrageux, il met des bâtons dans les roues de ce couple qu'il envie quand lui ne trouve pas l'âme sœur. Les conflits s'apaisent avec le temps ... ou pas !

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Extraits

Comme chaque année, nous partons en Pays de Loire, Saint Brévin les Pins. En camping ! Je suis excitée à l’idée de me baigner dans l’océan ou la piscine à toboggans. De jouer au badminton avec Fabien et Maman. Enfin surtout avec Maman. J’ai grandi depuis l’an dernier, cette année c’est sûr je gagnerai. Au bout de quelques kilomètres, je somnole dans une ambiance ouatée, bercée par le ronronnement du moteur.
* * *

J’ai grandi en taille, ai pris des formes, mais dans ma tête c’est le chaos. Lorsqu’il y a deux ans nous avons appris la séparation, j’ai cru ne jamais m’en remettre. Ce ne fut pas le cas. Extérieurement. À l’intérieur tout s’est brisé. Un tsunami émotionnel a emporté sur son passage ma tranquillité, ma stabilité, mes espoirs, ma sécurité. Mes parents si bien assortis, soudés depuis plus de vingt ans. Ce couple si solide d’apparence, sur lequel s’étaient fondées toutes mes certitudes... disloqué ! Ils étaient mon socle, mon modèle. Ma vie prit un nouveau tournant. Je dus lui retrouver du sens, me fixer des buts, un à la fois, ne jamais faillir, ne jamais me retourner sur le passé pour ne pas fléchir.
* * *

Jérémy dont j’avais peu de nouvelles. Je n’en donnai pas non plus, déterminée à tester mes sentiments et les siens en parallèle. Notre séparation estivale ne me pesait pas, sauf à douter de sa fidélité. Le soleil, la plage, les filles ... Je redoutais de retrouver notre trio à la rentrée, d’écouter le récit de leur été, de leurs activités nocturnes surtout. La démission de Jérémy pour la faculté ne changeait rien, nous conserverions le logement parisien à trois. Insistant auprès de mon frère pour glaner des renseignements sur les futures occupations de mon secret amant, je me fis vertement envoyer sur les roses.
* * *

Je rencontrai David dans le cadre du travail. Pas un coup de foudre, plutôt une cohorte d’idées communes échangées petit à petit, jusqu’à trouver chez l’autre un panel d’envies similaires, à satisfaire en toute simplicité. J’hésitais tout de même à accepter sa proposition de couple officiel au bout d’un an de fréquentation assidue. La peur me prit et ne me lâcha plus, jusqu’à ce que nous décidions de passer nos premières vacances ensemble. Trois semaines agréables, sur tous les plans, verticaux comme horizontaux, tant nous étions en accord. Je craquai et nous emménagions dès le retour de congés.
* * *

Je réfléchis à toute vitesse partagée entre l’injuste situation à laquelle ils devaient faire face tous deux et l’humeur en dents de scie du père meurtri. Consternation, détachement, cynisme, détresse, espoir. J’eus droit à toute la panoplie d’émotions en l’espace d’une demi-heure. Me jouait-il la comédie ? Je l’en savais capable tout en comprenant sa situation inextricable. Je revis la silhouette fragile d’Annabelle. La jolie jeune fille timide avait séduit Maëlle.
* * *

D’autres fois, une réunion familiale celait son départ pour manipulation, tromperie avérée, ou abus de confiance. Il n’insistait pas, pénétré de son arrogance, sachant pouvoir trouver ailleurs proie moins soupçonneuse ou plus crédule. Il partait tête haute, jurant sur ses grands dieux qu’on le regretterait. Cela s’avérait vrai, parfois, rappelé par quelques dépressives ou pressées par leurs enfants. Drapé dans sa dignité il réapparaissait pour mieux décamper, provoquant soupirs plus amers, plus destructeurs. Il appréciait peu d’être rejeté, connaissait mille moyens de vengeance douce, les pires !
* * *

Assise par terre, je me pelotonne contre mon homme, entoure ses jambes de mes bras. Cette fois, je me sais l’unique. Avouer ma relation véritable à ma principale concurrente m’a accroché des ailes dans le dos. Leur rupture m’avait rassurée, mais je voulais tuer dans l’œuf tout espoir, tout risque de récidive. Je n’aurais pas supporté la reprise de leur relation à mon insu, comme après leurs vingt ans de séparation.
* * *

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